en ce paradis déglingué que tant s'évertuent à vouloir préserver alors que les fondations sont en train de céder ...
Si nous estimons et, avec juste raison, que nous ne pouvons être heureux tant qu'un être humain tombe sous les coups de l'infamie, de l'injustice, de la folie humaine, alors non, nous ne sommes pas heureux. Nous ajouterons d'ailleurs à ce propos, en faisant une nuance, qu'être heureux ne signifie pas être dans la joie. Être dans la joie est un sentiment divin qui transporte hors espace-temps alors qu'être heureux est un sentiment humain qui se dégage d'un espace-temps donné.
Donc, soyons clair, nous ne pouvons être vraiment heureux dans un tel Chaos perpétuel où l'infamie et l'injustice côtoient sans cesse et sans répit nos quotidiens. Certes, nous avons des moments de bonheur mais nous ne sommes pas heureux, en partant du principe qu'être heureux est un sentiment stable, qui perdure dans le temps et l'espace, à la différence d'un instant être heureux.
La vie ne serait-elle pas une course folle à chercher d'atteindre ce sentiment de plénitude devenu inaccessible ?
Quand nous comprendrons, qu'être heureux concerne tout le monde sans exception, que nous ne pouvons être heureux dans un espace-temps donné là où d'autres sont malheureux, que ce sentiment dépend donc d'un vote à l'unanimité car, il suffirait d'une voix contre pour que tout le processus s'effondre, que nous ne pouvons donc atteindre ce but tout seul, mais bien tous ensembles, alors peut-être aurons-nous fait un grand pas en avant.
Être heureux serait donc devenu un état inaccessible ! Vu comme cela, ce n'est pas très réjouissant. C'est là qu'intervient " être dans la joie ", car il est un sentiment divin, au dessus des couches émotionnelles terrestres, qui permet de percevoir un projet beaucoup plus puissant et féérique qui dépasse la strate terrestre et matérielle dans laquelle on se heurte chaque jour, un projet qui semble éternel, qui donne donc la joie, et ne pourrait-on pas dire, un projet qui permet de vivre une éternité sans même sans rendre compte, c'est à dire en mourant de temps en temps, c'est à dire en passant d'un état à un autre, un état qui se sait éternel à un état qui se sait mortel. Ne serait-ce pas là la polarité de l'éternité : la fin de toutes choses ?! Rien n'est éternel dans l'éternité, seule l'éternité l'est ! Et comme l'éternité nous est, d'une certaine manière, inaccessible en une fois, alors nous vivons des expériences multiples et diverses au travers de cette éternité, dont certaines nous coupent totalement de ce sentiment d'éternité, peut-être bien pour plusieurs raisons valables si on y réfléchit un peu : se sentir éternel tout le temps peut finir par donner le vertige et devenir une situation invivable pour l'Esprit ; à l'inverse, cela peut monter au ciboulot et décupler le " mauvais ego ", la mort serait donc là pour nous rendre humble à nouveau. à méditer ...
Et pourquoi l'éternité nous est-elle inaccessible ? Parce que ce n'est pas un objet ni même un sujet et encore moins un concept, c'est un état de fait, c'est la grille sur laquelle la vie se meut, les Esprits se déplacent, comme les terriens ont besoin d'une croute terrestre pour se mouvoir, l'Esprit a besoin de l'éternité pour tendre à l'infini ; d'ailleurs un nombre infini comme Pi n'est-il pas là pour nous faire appréhender ce sentiment d'éternité !? L'éternité ne se vit pas, l'éternité est ; elle est la toile de fond où le processus Vie se développe à l'infini ...
L'éternité est donc un sentiment profond qui se ressent, que certaines expériences peuvent venir conforter, et c'est ce sentiment qui met en joie ; on peut comprendre facilement pourquoi !
On peut donc être en joie mais ne pas être vraiment heureux en ce bas-monde, les deux ne sont pas incompatibles.
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