lundi 20 mars 2017

Le Papalagui = l'homme blanc vu par un homme des îles Samoa

Conseil de lecture :

Le Papalagui est un petit livre de 150 pages écrit dans les années 1930, qui compte l'observation d'un chef de tribu des îles Samoa faite au sujet de l'homme blanc Européen, d'où ce titre, le Papalagui qui signifie homme blanc.
Il en dit long en quelques mots sur notre mode de vie à la dérive, coupé de notre nature "Divine" et coupé du Réel, avec nos lieux de vie factice ( cinéma ) et nos mille papiers ( journaux ), notre "maladie de penser sans cesse", notre "métal rond" et notre "papier lourd" (argent ), nos "professions" et notre éducation, et ce grand nombre de choses qui nous rend pauvres, et cela devrait nous faire réfléchir sur le chemin de vie que nous comptons prendre.

Afin de vous donner l'eau à la bouche ou du moins, attiser votre curiosité, nous avons extrait quelques citations très parlantes ainsi que les titres des chapitres qui sont aussi très évocateurs, que voici :

1 - Les couvre-chair du Papalagui, ses nombreux pagnes et nattes

2 - Les coffres en pierre, les fentes de pierre, les îles de pierre et ce qu'il y a entre elles

3 - Le métal rond et le papier lourd

4 - Le Papalagui devient pauvre à cause du grand nombre de choses

" Quand l'homme a besoin de beaucoup de choses, il est dans une grande pauvreté, car il prouve en cela qu'il est démuni des choses du Grand-Esprit. " Page 58

" "Nous devons les amener à avoir des besoins", j'ai entendu dire cela par un homme qui connaît bien notre pays. Les besoins, ce sont les objets. "Ensuite, ils consentiront à travailler ! ", a poursuivi l'homme intelligent. " Page 61

5 - Le Papalagui n'a pas le temps

6 - Le Papalagui a appauvri Dieu

" "Ce que tu peux tenir avec tes mains t'appartient !" Fermons nos oreilles à ces paroles débiles et restons attachés à la sage connaissance. Tout est à Dieu. "
Remarque d'Erich Scheurmann ( le traducteur ) :
Il faut comprendre les mots méprisants de Touiavii sur notre conception de la propriété : les aborigènes de Samoa vivent en parfaite communauté de biens. Il n'y a effectivement pas de notion de "mien" et de "tien" pour eux. Lors de chacun de mes voyages l'aborigène a constamment tout partagé avec moi, son toit, sa natte, son repas, avec évidence et simplicité. Et souvent le premier salut du chef était : "Ce qui est à moi est aussi à toi." La notion de vol à son prochain est étrangère à l'insulaire. Tout appartient à tous. Tout appartient à Dieu. " Page 79

7 - Le Papalagui est magicien

8 - La profession du Papalagui

" De là vient la plus grande des détresses du Papalagui. C'est bien de puiser de l'eau à la rivière une ou plusieurs fois par jour. Mais celui qui doit puiser de l'eau du lever du soleil jusqu'à la nuit, et recommencer chaque jour, à chaque heure, et doit toujours puiser tant que ses forces le peuvent, celui-là finira par lancer le seau de colère et de révolte par dessus ce qui l'enchaîne. Car rien ne semble à l'homme si pénible que de toujours faire la même chose. " Page 98

" Quand tous les membres et tous les sens agissent ensemble, alors seulement un cœur d'être humain peut rayonner de santé, mais jamais seulement quand une partie de l'homme vit et que les autres se meurent. Ceci conduit l'être à la confusion, au désespoir et à la maladie. " Page 99

" Mais le Papalagui n'a jamais pu nous donner l'éclairage et le discernement nécessaires pour comprendre pourquoi nous devrions travailler plus que ce que Dieu exige. " Page 99

9 - Le lieu de vie factice et les mille papiers du Papalagui

" Pourtant, ce n'est pas le journal nous raconte ce qui se passe qui fait si mal à notre âme, mais c'est qu'il nous dise aussi ce que nous devons penser de ceci ou de cela, de nos chefs de tribu, des chefs d'autres pays, de tous les événements et de tous les agissements des hommes. Le journal lutte contre ma propre tête et mes propres pensées. Il voudrait faire toutes les têtes des hommes sur le même modèle : sa tête à lui. Et il réussit. " Page 110

10 - La maladie de penser sans cesse

" Dans la tête des enfants aussi, on pousse des quantités de pensées, tant qu'elles y entrent. Ils doivent de force ronger chaque jour leur quantité de nattes à penser. Seuls les plus sains repoussent ces pensées ou les laissent passer par leur esprit comme à travers un filet. La plupart malheureusement surchargent leur tête avec tant de pensées qu'il n'y a plus de place à l'intérieur, et la lumière n'y pénètre plus. On appelle cela former l'esprit, et l'état résultant de cette sorte de trouble, l'instruction, qui en général est très étendue. " Page 122-123

11 - L'obscurité du Papalagui

" Il ne ressent plus sans doute ce mensonge entre ses mots et son corps. Mais vous pouvez remarquer qu'aucun Papalagui ne peut plus sortir le mot Dieu de son cœur. En le disant, il étire sa figure comme s'il était fatigué ou comme si ce mot ne le concernait pas. " Page 129

Postface de la traductrice :

" Le bourrage de crâne de notre éducation et la spécialisation de nos professions sont une négation des besoins vitaux de notre être, qui est corps, âme et esprit. " Page 137

" Ces cris d'alarme écologistes et humains s'adressent à nous d'autant plus que notre matérialisme ne cesse de s'aggraver. On s'asphyxie dans les villes et les stations d'air pur se vendent* ! La technique permet de rallonger la vie de l'homme, mais on peut se demander pour quelle vie. " Page 138
* Il paraîtrait que des boites d'air pur se vendent en Chine de nos jours !!! On arrête pas le progrès !!!

Notes de l'éditeur :

" 2001, les écoles de méditation fleurissent en Occident, tandis que la violence à bien des niveaux infeste nos écrans. Les pouvoirs négatifs que nous donnons au métal rond et au papier pesant sont toujours là. Tant d'esprits prisonniers du mental nous révèlent une forme de misère, véritables guerres et famines que l'être reproduit en lui-même. Nos machines sont sur le point de nous dévorer ... " Page 144-145 

Mots de la fin :

Papalagui moi-même, parfois empêtré dans mes contradictions, travaillant à mettre au monde de nouvelles choses, je me questionne sur le chemin à suivre :

Pleurer et accepter ce que nous sommes,
Écouter le silence ?
Méditer en cultivant ce jardin prêté,
Ouvrir le cœur ?
Agrandir le champ de conscience,
Partager,
Rire ?

Jean-jacques Roudière





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